Création de l’entente du marais blanc

(Article paru dans Ouest-France  – lundi 13 novembre 2017)

Elles ont en commun un territoire, une identité, des projets que leurs maires entendent bien mettre en avant. Leur alliée ? L’entente. Ou comment mieux sceller un avenir commun.

L’initiative :

Leurs quatre communes pèsent 6 400 habitants et côté intercommunalité, ils siègent à Saint-Malo agglomération. Jusque-là, tout va bien.

Un peu moins lorsque, entre Dol-de-Bretagne et Cancale, ils ne regardent jamais dans la même direction lorsqu’il s’agit de gendarmerie, de pompiers, ou encore d’envoyer leur jeunesse au collège.

Là, les quatre communes se sentent quelque peu« tiraillés ». Pourtant, « nous avons un territoire bien marqué », martèlent Gérard Baudry, le maire de Saint-Benoît-des-Ondes; celui d’Hirel, Michel Hardouin; Joël Hamel, premier édile de La Gouesnière ou encore Nicole Simon, qui a décroché son premier mandat en 2014 en remportant la mairie de La Fresnais.

Rien d’une fusion :

Un bassin de vie et une identité désormais déclarée: les Marais blancs. Comme la terre de leur campagne, « quand elle est sèche », teintée « par la tangue, un sable très calcaire fait de débris de coquillages ». Le nom qu’ils se sont choisi pour l’entente qu’ils forment depuis fin septembre, avec l’approbation « à l’unanimité » de leurs conseils municipaux, est celui d’un territoire qu’ils défendent avec passion. Et parfois frustration.

Bien décidées à avancer à quatre, les communes de l’entente, « la forme qui convient le mieux à notre projet, mais n’a rien à voir avec une fusion » ont parfois des allures de binômes. Avec Saint-Benoît-des-Ondes et Hirel qui, sur la route de Cancale au Mont-Saint-Michel, regardent passer les marathoniens, mais surtout 7 500 véhicules par jour, « jusqu’à 13 000 en août ».

Et puis il y a La Gouesnière et La Fresnais, communes « rétro-littorales ». Elles aussi « valent le détour » et entendent le faire savoir.

Tous sont bien décidés à jouer à fond la carte touristique, « une halte intéressante entre Saint-Malo – Cancale et le Mont-Saint-Michel ». Et gastronomique, entre conchyliculture et maraîchage. Tout bon pour l’économie.

La population dans tout cela? « Elle aussi perçoit bien cette identité. » Et devrait accueillir les Marais blancs favorablement. Parce que bien loin d’un nouvel étage au millefeuille territorial, l’entente n’entraînera ni ligne d’imposition ni charge nouvelle, « sans locaux ni personnel et pour nos rendez-vous, ce sera dans nos mairies, à tour de rôle ».

En revanche à l’agglo, « notre parole pèsera davantage encore ». Lorsqu’il s’agira par exemple de transports en commun, « nous souhaitons une double boucle pour limiter les temps de parcours et des passages plus fréquents ».

Ou des investissements. « Lorsqu’une commune aura un projet à défendre, nous serons tous derrière. » Avec, en arrière-plan, la volonté de toujours plus de mutualisation et « l’intérêt général ».

Déjà les quatre maires et leurs élus délégués, « deux par commune », planchent sur un plan de circulation commun faisant la part belle aux déplacements doux. Ou encore un catalogue de services, « qui listerait l’offre complète dans nos quatre communes », du médecin à la gare, en passant par le club de foot ou les activités jeunes, « pour lesquels nous avons de réelles ambitions. Comme pour les plus anciens, trop souvent isolés ».

Pour leur première réunion, les Marais blancs auront un ordre du jour chargé. Reste à en fixer la date. « Avant la fin de l’année. »